Rencontre des autorités avec la societé civile le 10 Mai 2024 à l'hotel Linda, suite au bombardement des civils dans un site des déplacés internes dans la ville de Goma

 

Une grande psychose s'est fait sentir dans la ville de Goma après le bombardement des camps de déplacés internes de Mugunga dans la commune de KARISIMBI à Goma le vendredi 3 mai 2024, faisant 35 morts et des dizaines de blessés. Le gouvernement a dépêché une équipe d'urgence le 10 mai pour effectuer une surveillance constante sur place, évaluer l'ampleur des dégâts, établir les responsabilités et organiser les funérailles. Les ministres des droits de l'homme, des affaires sociales et le directeur général adjoint du FONAREV sont arrivés en urgence à Goma et ont rencontré la société civile afin qu'ils puissent s'exprimer sur la situation sécuritaire des personnes déplacées internes.

Le Fonds National de Réparation des Victimes de Violences Sexuelles liées aux conflits et des Victimes de Crimes Internationaux Commis sur le Territoire Congolais « FONAREV » a reçu les préoccupations de la société civile. A cet effet, la DGA du FONAREV a rappelé une nouvelle fois aux acteurs présents que le FONAREV n'a pas de mission d'urgence humanitaire mais que sa mission est de conduire à une prise en charge complète des victimes. Elle a suggéré que les parties prenantes plaident en faveur d'une mesure provisoire de réparation dans la loi qui conduirait à une réparation complète pour les provinces touchées par le conflit.

Pour ce faire, les organisations de personnes handicapées représentées par la plateforme de l'Observatoire de Défense des Droits des Personnes Handicapées « ODDPH » ont salué cette initiative qui est venue essuyer les larmes du peuple congolais longtemps meurtri par les horreurs de la guerre et de l'injustice. L'ODDPH souligne cependant que le slogan du FONAREV « PLUS JAMAIS SEUL » ne doit pas rester un simple slogan mais doit aller jusqu'au bout et toucher tout le monde, y compris les personnes handicapées. L'ODDPH rappelle la mise en œuvre de la loi organique n°22/003 du 3 mai 2024, relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées en les représentant au sein de leur institution. Par ailleurs, l'ODDPH, en rappelant la mise en œuvre de la résolution 2475 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui recommande aux États membres, en matière de justice, de droits de l'homme et de réparation, affirme ce qui suit :

« Réaffirmant que les parties à un conflit armé ont la responsabilité principale de prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils et rappelant qu’il incombe aux chefs d’État de respecter et de faire respecter les droits fondamentaux de toutes les personnes présentes sur leur territoire et relevant de leur juridiction, conformément aux dispositions du droit international,

Rappelant que tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales sont universels, indivisibles, intimement liés et interdépendants et qu’il est nécessaire de garantir aux personnes handicapées, y compris les personnes présentant des déficiences physiques, intellectuelles, psychosociales ou sensorielles, et aux personnes marginalisées du fait de leur handicap, la possibilité d’exercer pleinement ces droits et libertés sans subir de discrimination,

 Conscient de la contribution essentielle que les personnes handicapées et les organisations qui les représentent apportent à la prévention et au règlement des conflits, à la réconciliation, à la reconstruction, à la consolidation de la paix et à l’action visant à s’attaquer aux causes profondes des conflits, et, à cet égard, soulignant l’importance d’une concertation et d’un dialogue continus entre les personnes handicapées – et les organisations qui les représentent – et les organisations humanitaires et décideurs nationaux et internationaux,

 Conscient des obstacles particuliers auxquels se heurtent les personnes handicapées pour ce qui est d’accéder à la justice, y compris à des recours effectifs et, quand cela est possible, d’obtenir une réparation, en cas de violations du droit international humanitaire ».

Le FONAREV, étant en processus de Justice Transitionnelle, devrait mettre la question des personnes handicapées au centre de ses actions en les impliquant directement dans la mise en œuvre des réparations pour les victimes étant donné qu'elles sont les plus directement touchées par les conflits compte tenu de leur état, mais aussi parce qu'étant une institution publique, elle doit aider l'État à mettre en œuvre la résolution 2475 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le FONAREV, selon la DGA, travaille dans l'écosystème présent sur le terrain ; ce qui signifie qu'il doit mettre en place un système permettant d'obtenir des statistiques sur les personnes handicapées, les victimes de violences sexuelles et d'autres crimes internationaux commis sur le sol congolais.

           Monique KABANZA  

 

 

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